Barbara Luna (suite..)

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Milonga, poésie et folk : tiercé gagnant

Arrivée en France après des études d’architecture, Barbara Luna s’installe à Lyon où elle chante le répertoire de la Nueva troba Cubana (mouvement musical et littéraire, où les « protest songs »/ les chansons engagées, s’appuient sur des mélodies traditionnelles revisitées par le folk rock), qui électrise toute la jeunesse sud-américaine de l’époque. Le poète Horacio Guarany, Mercedes Sosa, Quipalyun… la poésie militante se mêlent naturellement aux reprises de Scorpions ou de Tina Turner version folk sud-américain. Et puis bien sûr, il y a la Milonga… cette ancêtre paysanne du Tango, nourrie de  Candombé afro-latino, festive et irrésistible que Barbara interprète si bien

 

Les lyonnais tombent sous le charme de cette belle jeune femme au charisme puissant. D’ailleurs, aujourd’hui encore, Barbara Luna est fidèlement suivie par ces fans de la première heure. C’est l’un d’entre eux qui financera son premier album (avec le total accord de son épouse et de ses enfants). C’est ainsi qu’en 1998, parait « A la vida, a la muerte » qui attire immédiatement l’attention des professionnels (journalistes, programmateurs) sur cette jeune argentine au talent si évident. Auteur-compositrice, elle en signe également les chansons. Son passage au Printemps de Bourges la confirme comme étoile montante des musiques du monde.

 

Métissage festif et tournées mondiales

« India morena », son second album paru en 2001, est un succès national (sélectionné comme « Talents Fnac », diffusé sur radio Nova, France Inter…) et surtout international : l’équipe de Peter Gabriel est tellement séduite qu’ils la programment sur les grandes scènes de TOUS les Womad. Angleterre, Nouvelle Zélande, Espagne, Etats Unis, Australie… Barbara Luna fait le tour du monde, et à chaque fois, obtient des rappels triomphaux. Au point que le boss lui-même, Peter Gabriel qui joue rarement dans son festival planétaire, demande qu’elle fasse sa première partie lors d’un concert exceptionnel à Seattle.

 

Et qu’il s’agisse de grands évènement tels que le Paleo festival, ou de salle plus intimistes comme le New morning, ça fonctionne ! Artiste sincère, Barbara Luna emporte son public avec une générosité sans faille. Sa maîtrise scénique est impressionnante.

 

Crise du disque mais public fidèle

En 2006, vient le temps de faire un troisième album. Ca sera « Somos », une perle discographique  méconnue. La crise du disque stoppe net son élan. Les faillites successives des divers producteurs dont Barbara croisera la route dans les années suivantes accentueront cette déveine : les projets discographiques avortés s’accumulent et, en dépit de leur qualité artistique, ses disques ne connaissent pas la carrière qu’ils auraient pu mener.

 

Heureusement le public, SON public est là. Barbara Luna enchaine les concerts, parfois en solo, parfois dans de petits lieux, mais toujours avec bonheur. A ceux qui assistaient fidèlement à ses spectacles, une  autre Barbara chantait « Ma plus belle histoire d’amour… c’est vous ». La belle argentine pourrait le dire tout autant. Car ils sont là. Ceux qui l’écoutent depuis le début, ceux qui ont été séduits par son chant d’Indienne a la peau blanche mais au cœur africain (« India morena »), et ceux qui la découvrent aujourd’hui, éberlué par sa voix et son charisme.

 

Energie solaire

Parce qu’elle a une énergie à déplacer les montagnes, en 2016, Barbara Luna sort « Hijo del Sol » un album en totale auto production. Un véritable bijou aux compositions imparables. Plus métissé que ses disques précédents, peut-être plus accessible au grand public, « Hijo del sol » bénéficie d’une équipe de musiciens incroyables. Des amis, des virtuoses qui apportent leurs touches sans dénaturer ni alourdir l’univers poétique de Barbara. Le percussionniste Steve Sehan (ex Hadouk Trio, qui a notamment longtemps accompagné Paul Simon et Alan Stivell),  Jean’M’Ba N’guema guitariste de la fabuleuse Calypso Rose, Julien Tekeyan LE batteur que tout le monde s’arrache, Alfonso Pacin le délicat violoniste argentin… pourtant ultra sollicités, ces musiciens exceptionnels ont répondu avec enthousiasme à l’invitation de la chanteuse argentine. Pas seulement par amitié, mais parce qu’ils connaissent son talent et qu’ils croient à l’avenir de cette belle aventure artistique.